Alfred Lacroix, figure majeure de la minéralogie française

Alfred Lacroix à son bureau

Sommaire : 

 

Antoine François Alfred Lacroix est né le 4 février 1863 à Mâcon, en Saône-et-Loire, d'une famille de médecins et de pharmaciens. Ses travaux l'amèneront à être reconnu comme un minéralogiste, pétrographe, géologue et volcanologue qui a largement marqué la communauté scientifique. C'est dans son laboratoire à Paris qu'il meurt le 16 mars 1948 après une brillante carrière et différentes fonctions occupées au sein d'institutions françaises remarquables.

Portrait Alfred Lacroix professeur au muséum national et secrétaire perpetuel

Sa carrière

Alfred Lacroix s'initie très jeune à la minéralogie, grâce à son grand-père Antoine qui lui fait découvrir les minéraux présents dans le mâconnais et le beaujolais.

A 16 ans, il publie déjà ses premières observations sur les minéraux du département de Sâone-et-Loire dans une revue de jeune passionné qui s'appelle « La feuille des Jeunes Naturaliste ».

Puis, il se met à étudier les travaux des plus grands minéralogistes tels que René Just Hauy, Félix Pisani ou encore Armand Dufrénoy.

En 1881, il fût accepté comme membre de la Société de minéralogie de France.

Présentation de collection de pierres muséum national d'histoire

Ses études

Il effectue un parcours universitaire spécialisé en Pharmacie où il obtient son diplôme en 1887. Mais pendant toutes ces années, Alfred Lacroix continue de cultiver sa passion pour les minéraux.

Sa rencontre avec le célèbre minéralogiste Alfred Legrand Des Cloizeaux (1818-1897) est décisive. Il l'encourage a approfondir ses connaissances et lui ouvre les porte de son laboratoire où il partage ses connaissances. Alfred Lacroix décide alors de se spécialiser en minéralogie.

Il suit les cours de Ferdinand Fouqué, professeur de pétrographie au Collège de France. Il est l'un pionnier de l’étude expérimentale des roches volcaniques, ce qui influencera profondément les recherches de Lacroix. Il apprend également à utiliser le microscope qui lui permettra d'améliorer entre autre la classification des pierres.

En parallèle de ses études, Il obtient un poste de préparateur au laboratoire d’histoire naturelle des corps inorganiques du Collège de France. Il y développe ses compétences en analyse des minéraux et des roches.

Il obtient son doctorat en sciences naturelles en 1889.

Alfred Lacroix au collège de France ou a l'Académie des Sciences

Une vie dédiée à la minéralogie

A 30 ans, il est nommé professeur au Muséum national d'histoire naturelle, poste qu'il occupera pendant 43 ans.

Il consacre une grande partie de sa vie à enrichir, étudier et classer les minéraux présent dans la galerie. Il crée ainsi une collection de 22 000 spécimens entièrement classifiée et décrite. Il apporte plus de 40 descriptions dont 16 appartiennent encore à la classification minérale moderne. Il s'agit d'une quantité remarquable de description au vu du matériel à disposition à l'époque.

En 1896, il devient directeur du laboratoire de minéralogie de l'École des Hautes Études. Ses travaux transforment le département en véritable centre de recherche et d'enseignement où les scientifiques du monde entier viennent étudier.

En 1904, Alfred Lacroix est élu membre de l'Académie des sciences. Il en deviendra le secrétaire perpétuel des sciences physiques pendant 34 ans.

Présentation collection au muséum national d'histoire

Sa femme, son assistante

Sa femme, Catherine Lacroix, est la fille aînée de Ferdinand Fouqué, directeur du Laboratoire de géologie physique du Collège de France où Alfred Lacroix a effectué ses études.

Elle a joué un rôle essentiel dans sa vie, tant sur le plan personnel que professionnel. Elle fut très présente à ses côtés tout au long de sa carrière. Elle l' a accompagné pendant ses voyages, l'a secondé dans l'organisation et s'occupait même de prendre des photos lorsqu'il était sur le terrain.

Photo de la Montagne Pelée où Lacroix a étudier les volcans

Ses découvertes, ses oeuvres

Les travaux d'Alfred Lacroix ont profondément influencé la minéralogie. En utilisant de nouvelles méthodes d'analyse (microscopie, chimie, cristallographie), il a permis d'améliorer la classification des minéraux et d'approfondir la compréhension des roches volcaniques et métamorphiques.

La bibliographie de ses travaux, qu'il avait achevée lui-même avant sa mort comprend 650 titres. Voici les publications les plus connues qui retracent également son parcours à travers l'étude des pierres, des roches et des volcans.

Page de couverture du livre Minéralogie de France et de ses colonies, ouvrage majeur d'Alfred Lacroix

"Minéralogie de la France et de ses colonies" :

En tant que collaborateur au Service de la Carte Géologique de France, il a parcouru la France entière. Il a visité les gisements qui étaient déjà connus mais en a découverts de nombreux autres. Il décide alors de publier "Minéralogie de la France et de ses colonies". Il s'agit d'une publication en cinq tomes dont le premier est paru en 1893.

Ce livre est considéré encore aujourd'hui comme une référence pour les minéralogistes et les géologues. C'est l’un des premiers ouvrages détaillant l’ensemble des minéraux français. Il décrit leur composition, leurs propriétés physiques et chimiques, ainsi que leurs modes de formation. Lacroix y propose une organisation méthodique des minéraux, facilitant leur identification et leur étude.

Eruption de la Montagne Pelée en 1902

"La Montagne Pelée et ses éruptions" :

C'est suite l'éruption de la Montagne Pelée en Martinique que Alfred Lacroix obtient sa renommé de vulcanologue. A la demande de l'Académie des Sciences et du gouvernement, il fut en charge de l'étude de l'éruption de ce volcan. Il publia ses recherches dans le livre "La Montagne Pelée et ses éruptions" en 1904.

Quelques années plus tard, il assista à l'éruption du Vésuve, celle de l'Etna, puis celle du Piton de la Fournaise... Toutes ses observations lui ont permises de comprendre le processus d'édification des dômes par les roches volcaniques et également d'introduire la notion de nuée ardente.

L'étude des volcans a également représenté une partie important de ses recherches. Son travail a permis de classifier et détailler les différents activités volcaniques et les types d'éruptions.

Couverture de livre minéralogie de Madagascar

"Minéralogie de Madagascar" :

Dès son entrée au Muséum, Alfred Lacroix avait pour objectif d'enrichir la collection de minéraux en provenance des colonies françaises. Il avait un intérêt particulier pour Madagascar. Ceci représenta 25 ans d'observations et de recherches qui ont permis la publication de l'ouvrage "Minéralogie de Madagascar" en 1921. Il s'agit d'un inventaire détaillé des minéraux trouvés sur cette Île.

En 1936, il prend sa retraite d'enseignent, mais continue son activité scientifique. 

Le 22 octobre 1944, il perd son épouse, qui l'avait accompagné dans ses missions. Pour surmonter cette épreuve, il se consacre encore davantage à son travail. C'est dans son laboratoire qu'il s’éteint en 1948.

par Damien FERRONATO – 05 février 2025

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